Il fut un temps où on s'écrivait des lettres enflammées débordantes de passion, et de fautes d'orthographes pour les moins doués, et puis il fut un temps où le sms fut inventé et où on se dit que c'était quand même vachement plus pratique d'envoyer un "JTM" (Notez l'importance des majuscules qui traduisent formidablement bien l'élan amoureux, non pas cet élan-là ) plutôt qu'un roman dégoulinant de mièvreries, parce que de cette façon, on pouvait retourner jouer à PES plus rapidement.
Le constat que je fais ici n'est ni remarquablement nouveau, ni formidablement intéressant; c'est un constat, et il n'y aura personne pour se dire Oh mon dieu mais cette petite a admirablement raison, comment ne l'ai-je point remarqué avant et pourquoi ne l'ai-je pas déjà épousée.
On le sait: le sms, c'est le mode de communication le plus utilisé actuellement (en admettant que les mails et les messages Facebook, cette diablerie, entrent dans la même catégorie).
Et avec le sms sont arrivés en masse, d'une part, les abréviations toutes plus incompréhensibles les unes que les autres, et de surcroît visuellement moches, donc anti-sexe (essayez donc de draguer avec un "slt sva b1? tsor avk mi csoir?", je vous le dis vous n'y arriverez pas, ou alors votre conquête est aveugle, ou désespérée, ou illetrée, ou simplement bête, ou les quatre à la fois, et là, c'est quand même pas de chance), et d'autre part (la phrase est longue je sais, mais c'est la crise. Rien à voir, aucun problème.), les smileys.
Les smileys. Formidable invention. Je ne souris pas devant mon écran MAIS ! Pour que tu ne me fasses pas de remarques désagréables, et aussi pour que tu me gardes dans tes amis Facebook, ceci dans l'unique but de faire croire que j'ai une vie sociale épanouie, je rajoute un petit :D à la fin de ma phrase. Juste histoire que tu le prennes bien.
L'exemple ci-dessus tend à prouver que le smiley, s'il est conçu à la base pour traduire l'expression faciale de son utilisateur, n'a souvent pour but que de faire passer quelques phrases désagréables avec le sourire.
On peut tout dire avec un smiley. Exemple ?
Texto 1: T'es moche.
Texto 2: T'es moche :D
On peut même rajouter, si on est en forme:
Texto 3: T'es moche :D mdrr
C'est convainquant ou pas ? Moi je trouve que oui. Dans le texto 1, le ton (sans mauvais jeu de mots) est glacial, sans appel, il n'y a aucune ironie, aucun sens caché derrière la méchanceté apparente. Dans le texto 2, le smiley change la donne: la phrase peut alors être prise avec humour, bien que ce soit un humour relativement made in china. Dans le texto 3, là ça passe carrément crème, c'est une blague c'est certain, le "mdrr" est là pour nous le certifier.
Bref, le smiley joue un grand rôle dans l'interprétation d'une phrase à l'écrit. A L'ECRIT. Je préfère le préciser, car certains sombres individus, probablement sujets à des troubles psychiques pas très drôles, se plaisent à ajouter un "LOL" retentissant à la fin de leurs phrases, à l'oral. A L'ORAL. Et là je vous le dis tout de suite, ce n'est pas possible. On ne peut pas dire "LOL" impunément en société, d'ailleurs je suis presque sûre qu'en Transylvanie du Sud, on peut être exécuté pour ça.
Le sms gouverne ma vie, gouverne ta vie, bientôt on aura un drapeau avec un smiley dessus et la devise de ton pays ce sera "On é des franssé looool :D", alors réagis ! Bannis le kikoololisme de ta vie, arrête d'utiliser des smileys à tort et à travers pour exprimer des trucs que tu ne penses pas et dont tout le monde se fout de toute façon, arrête d'envoyer des sms à ta copine pour lui dire que tu penses à elle et envoie lui plutôt une lettre, arrête de penser texto, arrête de vivre texto.
SiiinoOn je v3ey' FiiniiR pààr 3écRiir' m3s 4rtiicL3s cOMm3 Sàa && On se suiiciideRa TOusse en mang3àànt d3 l'4cRyLiiC.